VAE : Un écosystème au service de l’engagement

Jalonner l’accompagnement des parcours de VAE d’une logique de reconnaissance permanente par et pour le candidat constitue une condition sine qua none à l’engagement de ces derniers et, in fine, à la validation de la certification ciblée.

Au côté des candidats, c’est bien l’ensemble des acteurs de la VAE qui se mettent à l’œuvre pour permettre cette dynamique de reconnaissance. Le dispositif de VAE et le territoire sur lequel il s’inscrit entretiennent une relation symbiotique particulièrement forte. La notion d’écosystème traduit parfaitement les réalités de ce dispositif.

Les individus, les acteurs, les institutions, et le dispositif interagissent entre eux et s’inter-influencent sur le territoire à l’image de tout écosystème. En biologie, parler d’écosystème revient à considérer un milieu et les organismes qui l’habitent prenant ainsi en compte les jeux d’inter-influences et l’aspect dynamique et non linéaire des logiques qui l’animent.

Il est impossible d’intervenir sur le dispositif sans prendre en compte les logiques structurelles à l’œuvre sur les territoires. L’écosystème constitue selon moi le second moteur de l’engagement des candidats.

Le conseil nécessite une neutralité de position

Il est marquant de voir à quel point les espaces d’échanges entre certificateurs sont peu présents voire, parfois, inexistants. Chacun œuvre, au mieux, et de son côté, avec les impératifs organisationnels et les outils à sa disposition pour permettre la mise en œuvre des projets de VAE. Bien qu’ayant des missions communes, ces certificateurs connaissent des réalités différentes avec finalement peu d’interconnexions. Il en va de même pour les différents financeurs. La complexité qu’engendre la mise en œuvre du dispositif pour ces différents acteurs nécessite une expertise organisationnelle nécessairement bornée principalement à leurs activités. Côté accompagnateurs, la mise en concurrence de leurs activités vient limiter la possibilité d’échanges de pratiques et de temps de professionnalisation communs.

A l’égard de l’écosystème, le conseiller a une mission de compréhension et de retranscription des mécanismes structurels à l’œuvre dans les différentes sphères de la VAE. Permettant ainsi d’accentuer les échanges entre ces dernières, de fluidifier les parcours des candidats et de simplifier la compréhension des attentes de chacun.

Le conseiller est facilitateur autant que traducteur ; il a pour mission de comprendre et de transcrire l’organisation des différents acteurs afin de simplifier les parcours, autant pour les candidats ou les professionnels que pour les institutions

Uniformisation et lissage ou fracture et incompréhension ?

Comprendre comment fonctionnent et évoluent ces écosystèmes amène nécessairement à accepter le caractère éminemment territorial de la VAE. La notion de “guichet unique”, faisant son apparition de manière récurrente dans les débats entourant la VAE est-elle possible ?

Avec le peu de recul que nous permet de prendre ce début de réforme, la simplification souhaitée par la création d’un guichet unique (plateforme France VAE) crée en réalité un intermédiaire entre tous les acteurs de l’écosystème. Cet intermédiaire, supposé uniformiser et lisser les pratiques, engendre une véritable rupture entre les acteurs. Répondre aux exigences de la plateforme, c’est remplir sa part du marché, il faut à présent comprendre la plateforme, et non plus nécessairement les logiques à l’œuvre dans les différentes sphères. Un sentiment d’agacement peut ainsi être relevé, tantôt de la part des accompagnateurs ne comprenant pas pourquoi les certificateurs mettent “trop” de temps à répondre. Tantôt de la part des certificateurs, ne comprenant pas pourquoi des dossiers de faisabilité leur parviennent avec un avis déjà défavorable, ne nécessitant donc, a priori, pas d’étude de leur part. Et ce ne sont là que deux exemples parmi de très nombreux autres.

Il est difficile de nier l’aspect protéiforme de la VAE engendré par la multitude d’écosystèmes qui la constituent. La question peut légitimement se poser de savoir si l’uniformisation des pratiques et le lissage de ces dernières est réaliste et souhaitable en tous points.

La VAE n’est pas qu’un outil de certification. Elle constitue un véritable vecteur de reconnaissance et c’est bien grâce à cette dynamique de reconnaissance que la certification aboutit. Vider la VAE de ces dynamiques qui la traversent mettrait à mal l’engagement des candidats dans la démarche et, in fine, l’objectif de certification visé par les politiques publiques.

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